13 août 2010

Pensées du vendredi : Entretien avec Gilles Vigneault

Voici ici partagés quelques propos de notre jeune poète de Natashquan tirés d’un livre intitulé Propos de Gilles Vigneault paru en 1974 aux nouvelles éditions de l’Arc. Le créateur du Grand Cerf-Volant avait alors 44 ans.

«La seule raison de ma présence, c’est qu’il y ait communion non pas seulement entre l’auditeur et moi mais entre l’auditeur et son voisin.

Mon intention n’est pas d’écrire pour elles-mêmes musiques et paroles mais de me façonner un outil pour communiquer.» p. 57

«Je me fous des modes – je suis contre la guitare électrique à tout bout de champ. Je suis un retardataire. Les honneurs me touchent mais ne m’impressionnent pas ; je déteste l’idée de jouer «à l’image». Je suis comme un bateau sans voile parce que, ainsi, aucune brise n’a de prise sur moi. Je ne suis pas intéressé, à quarante-quatre ans, à jouer les faux hippies ou les semis-undergrounds. Ce serait tromper tout le monde et moi-même. J’ai trouvé une sorte de style. J’entends me renouveler à l’intérieur de ce style. Celui qui se cherche ne cherche pas l’autre et il apporte moins.» p.44

«Une chanson est une branche à laquelle se raccrocher. Elle empêche l’interprète d’avoir peur. Le chansonnier aide celui qui siffle sa mélodie dans le noir de la solitude. […] La chanson est un garde-fou en un moment où il est difficile de tenir le coup, d’être serein.» p.39

«Si l’on considère la chanson comme un art mineur, c’est qu’on a l’intention d’exercer cet art d’une façon mineure – et minable. Considérer comme noble son outil, c’est nécessairement lui faire acquérir une certaine forme de noblesse. Et c’est courir le risque intéressant de produire avec cet outil des choses nobles, de créer dans l’utile, dans le valable ou tout simplement dans le bon. Tandis que déprécier l’outil, c’est le limiter et se limiter.» p.36

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