11 décembre 2009

Pensées du vendredi

«Ah, le bon goût! Quelle horreur. Le goût est l’ennemi de la créativité.»

Pablo Picasso

«Lorsque je discute avec plusieurs jeunes artistes peintres lors de classes que je donne dans des écoles. Je leur demande:
Pourquoi penses-tu que ce que tu fais se termine au bord de ce canevas?
Penses au cadre. Dans quel cadre travailles-tu? Pas seulement au bout de bois tout autour, mais à la pièce dans laquelle tu te trouves, la lumière qui t’entoure, le moment et le lieu où tu te trouve. Comment peux-tu dessiner tout ça?

Je dirais la même chose aux musiciens. Je vois qu’ils passent beaucoup de temps à travailler les détails internes et bien moins à développer les moyens de positionner leur travail dans le monde.

« Positionner » ne veux pas seulement dire réfléchir à comment présenter son travail à une compagnie de production, mais se demander où il peut bien aller, et où il se situe dans le domaine culturel. Il est en relation avec quoi d’autre?»

Brian Eno

«Quand tu écoutes du Miles Davis, combien de ce que tu entends est musique, et combien est contexte?

Le contexte est tout ce qui ne se trouve pas directement gravé dans les sillons du disque. Ça inclut savoir que tout le monde dit qu’il est extraordinaire : cela doit changer la façon dont tu l’écoute; qu’il était un bel homme imposant, membre d’une minorité romantique, qu’il a joué avec Charlie Parker, qu’il chevauche les âges, qu’il a vécu la dépendance sous plusieurs formes, qu’il s’est marié avec Cicely Tyson, qu’il avait une tenue soignée, que Jean-Luc Godard l’aimait bien, qu’il portait des lunettes de soleil et était très cool, qu’il révélait bien peu de son travail, et ainsi de suite.

N’est-ce pas tout cela qui affecte la manière dont tu l’écoutes? C’est à dire, aurais-tu senti la même chose s’il était chauffagiste, obèse et natif d’Oslo?

Quand tu écoutes de la musique, n’écoutes-tu pas aussi tout ce qui l’entoure?»

Brian Eno

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