1 mai 2010

Accompagnement jazz : ça doit danser!

L’accompagnement jazz (ou «comping») est un sujet très complexe qui nécessite, avant d’être exécuté de façon convaincante, des années de pratique personnelle et en groupe. De plus, certaines idées doivent être gardées en tête lors de la pratique du «comping» afin de mener à bien l’expérience dont peut être tout interprétation musicale.

Je vous propose ici ma traduction de quelques éléments clefs de la présentation de Mulgrew Miller (superbe pianiste jazz).

«L’accompagnement est un sujet très dense et profond, du moins beaucoup plus que les jeunes ne le pensent.

Accompagner une chanteuse ou une soliste demande une sorte particulière d’implication envers la personne accompagnée. Il ne s’agit pas de se trouver sur le pilote automatique et de faire n’importe quoi.

Lorsqu’on accompagne quelqu’un, on doit rendre cette personne confortable et lui donner un soutien approprié. Si on est un pianiste/guitariste, on doit garder en tête au moins deux sortes de soutien à la fois : rythmique et harmonique. Tout cela, sans entraver la soliste. L’accompagnateur ne doit pas prendre plus de place que la soliste. Donc, soutenir sans ensevelir la soliste.

De plus, les deux parties doivent être en accord tant sur le plan harmonique (i.e. utiliser les mêmes qualités d’accords ou des accords complémentaires) que sur le plan rythmique.

Donc, une des bonnes façons de pratiquer l’accompagnment, en particulier pour l’aspect rythmique, est de s’accompagner soi-même jusqu’à temps qu’on se sente bien avec notre accompagnement. Ça doit être agréable, car la soliste doit se sentir bien aussi avec l’accompagnement. Alors, pour s’assurer que l’on soit capable de bien le faire en groupe, on doit d’abord le faire seul jusqu’à qu’on le sente bien. Si t’es un bassiste, tu dois jouer la «walking bass» jusqu’à temps que tu la sentes bien, … par toi-même. Idem pour la batterie. Par la suite, lorsque le groupe est réuni et que, individuellement, tout le monde se sent bien avec sa propre partie, alors tout le groupe se sent bien ensemble. Personne ne s’appuie sur personne d’autre; chaque partie est complémentaire.

Donc, lorsque j’accompagne une chanteuse ou un cuivre, je fais en sorte qu’ils sentent qu’ils n’ont pas besoin d’une batterie.

Aussi, lorsque je suis chez moi, je vais m’accompagner sur un blues et… ça doit danser, c’est ça, ça doit danser!

Ça doit être agréable.»

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Bonnes expérimentations!

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